« Petit à petit, petits, moyens et… » /réunion des signataires le 26 mars

Paris, le 3 mars 2011 – communiqué DpA

Quel architecte ne s’est amusé à parcourir la liste déjà longue des signataires et qui n’a pas cherché à voir quel confrère de ses connaissances avait signé, et constaté avec satisfaction que cette revendication intéresse, bien entendu ceux qui en ont besoin, mais aussi ceux qui n’attendent pas après pour travailler et qui se sentent tout autant concernés parce que : « Toute construction, quelque soit sa surface, a un impact significatif dans le paysage et aux yeux de tous pour des décennies. Les architectes ayant une mission d’intérêt général, ils doivent devenir, sans exceptions, le garant de cette intégration comme les notaires, les avocats, les médecins, le sont de leurs prérogatives » (contribution d’un architecte salarié dans la maîtrise d’ouvrage) ; réduisant à néant les arguties de ceux qui veulent limiter cette revendication à sa dimension corporatiste.

« Petit à petit, petits, moyens et… » : Ne devons-nous pas continuer à développer cette campagne dans ce sens. La question du seuil en soulève bien d’autres (honoraires, déontologie…) mais elle rassemble au-delà de notre corporation et au-delà de ces clivages internes. Le seuil rassemble des architectes, cela pousse DPA à poursuivre et amplifier le mouvement.

Dans un récent communiqué de presse (tribune : « Franchir le seuil des 170 m2 » [ici sur le site du CROAIF], le président du CROAIF se positionne pour la suppression de tous les seuils, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais les signataires de la pétition seront déçus d’apprendre que le meilleur moyen de supprimer le seuil des 170m2 ne passerait pas par la simple abrogation d’un décret mais viendrait naturellement lorsque le public comprendra à quel point l’architecte est un professionnel formidable et indispensable, moyennant une petite incitation fiscale.

C’est un bon début, il faut poursuivre le travail de persuasion pour que les ordres s’emparent de cette revendication jugée vitale par plus de 1100 architectes aujourd’hui. Il faut que le débat se poursuive, avec l’ordre, les syndicats, les étudiants, les architectes libéraux, salariés…

C’est pourquoi DpA va demander au CROAIF de prendre une position officielle sur la pétition, au-delà de la position de son président.

Alors que massivement les architectes font leur l’exigence de la suppression du seuil de 170 m2, que les étudiants y voient la possibilité de leur première commande, comment ne pas s’étonner des propos du Président de l’Ordre National : « les architectes isolés ne peuvent défendre la qualité architecturale ».
Sa place ne doit-elle pas être avec les architectes pour porter cette exigence au Ministère.

DpA propose de tenir une réunion d’organisation de cette campagne :
réunion des signataires
le samedi 26 mars à 14 h 00
dans les locaux de la SFA
247, rue Saint Jacques 75005 Paris


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Une réponse à « Petit à petit, petits, moyens et… » /réunion des signataires le 26 mars

  1. Archimad dit :

    Pourquoi je suis encore hésitant. Et comment vous allez pouvoir me convaincre :
    Il est illusoire et dangereux de considérer qu’un petit projet = petites responsabilités / petits contrats / petits cahiers des charges / petits honoraires…Un simple avis peut t’engager sur une procédure.
    Je ne prétend pas avoir la solution. Cependant, je ne suis pas étonné qu’à ce jour seules 1800 signatures aient été récoltées, sur la quantité que nous sommes. Nous ne devrions pas être hésitants et pourtant nous le sommes, pour bien plus de la majorité.
    Pour ma part j’ai 38 ans, j’exerce en libéral (par manque de temps et de moyens, mais aussi par principe ou stratégie car je refuse d’être une Sté anonyme, tout comme mes client viennent voir une personne à responsabilité non limitée, de notoriété locale) depuis 10 ans. J’ai beaucoup de mal à refuser les micro-opérations car démissionner ne fait pas parti de mes principes. Je sais pourtant qu’elle ne me font pas vivre, et, comme je vous l’ai déjà exprimé lors d’un précédent commentaire, je sais que mes confrères locaux, plus struturés, se « soulagent » sur moi…
    J’aime bien le commentaire précédent selon lequel une « aventure » peut être tentée avec un commanditaire pour 60m²… cela suppose qu’il s’agisse d’un mécène, ce qui ne courre pas les rues, ni les entrées de ville…
    Sur la quantité à traiter, c’est donc illusoire, voir dédaigneux (que faisons nous des sollicitations des non-mécènes ?) et cela confirme mon hésitation. Parcourez les panneaux d’affichage de n’importe quelle mairie : je suis soulagé de n’avoir pas à refuser les interventions du type « installation de panneaux photovoltaïque », « création d’une véranda », « modification de clôture »… etc.
    Donc, sauf à ce que le « tout venant » soit traité au sein de structure type CAUE, je n’en vois pas l’intérêt pour la profession, voire plutôt le risque de se tirer une balle dans le pied et la contreproductivité par rapport à notre image vis à vis du «monopole» déjà mal perçu dont nous sommes sensés déjà bénéficier. L’aide financière ou fiscale reste une bonne piste pour faire passer la pilule…auprès du plus grand nombre.
    J’ai le sentiment que l’on tente d’imposer notre vision du bonheur pour laquelle le cadre de vie serait le sésame. On aura fini par se tirer une balle dans l’autre pied lorsque l’on pense aux préoccupations de ceux qui nous entourent (emploi, pouvoir d’achat, logement adéquat…) et au nouveau dictat dont témoignerait cette initiative.

    Pour terminer, je suggère deux voies qui me feront signer une telle pétition :
    1/ L’organisation d’une structure à vocation départementale (type CAUE) permettant :
    – aux particuliers de voir traiter à moindre coût leurs projets par des architectes.
    – aux architectes non intéressés d’apporter les sollicitations dont ils ne veulent pas sans pour autant démissionner (ils orientent et perçoivent éventuellement une indemnité, comme « apporteur d’affaires » s’ils estiment en avoir besoin).
    – aux architectes intéressés (traversant une passe difficile, ou tout simplement assumant l’intérêt public qu’ils incarnent), tout en percevant une rémunération assurée par la structure qui met en relation, dispose de locaux pour réunions, de personnel (secrétariat) pour gérer les contacts, les relances, les courriers, les compte-rendu, la facturation et pourquoi pas les dessins (étudiants collaborateurs en formation en recherche de stage professionnalisant).

    2/ Trouver les modalités d’une juste rémunération concernant les projets pour lesquels un montant de travaux n’obligerait pas le respect d’une mise en concurrence dont nous crèverons tous, car bientôt n’accèderont à une certaine commande que ceux en train de mettre la clé sous la porte. Pour toutes ces opérations (privées comme publiques), à vocation communale, intercommunale, voir départementale, et situées donc en dessous d’un certain seuil, IMPOSONS UN BAREME. Après chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il peut, avec la rémunération dont il est enfin assuré.

    En dehors de ces deux hypothèses, toute autre action me semble vouée à l’échec et ce qui ne nous sert pas nous est néfaste. Je crois définitivement que plutôt que de chercher à nous imposer à tous en imaginant nous maintenir avec une telle commande (quid des investissements, de la formation, d’une juste rémunération…), je préfèrerai changer de métier, comme d’autres l’ont fait depuis longtemps.
    A bon entendeur.

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