une question…

Je trouve très bien que vous lanciez ce débat du seuil des 170m2.
Toutefois, je n’ai pas signé la pétition, car je me pose une question à laquelle je n’ai pas trouvé réponse dans vos documents.
Une question, ou plutôt une inquiétude.
Mon agence a aujourd’hui 5 ans, et moi 30.
Au cours de ces 5 années, nous avons toujours eu du mal à tenir le cap financier, et fini par comprendre qu’il ne fallait pas accepter les projets de toute petite taille. Car sinon, nous ne pouvions pas conjuguer le temps à passer et notre salaire pourtant loin d’être énorme (1500 € net).
Depuis que nous évitons les projets en dessous de 150 ou 200 m2, notre banquier est un peu moins stressé, et nous nous sommes même augmentés un peu.
Je comprend que la première année d’une agence soit comblée avec des extensions de 50m2, mais je ne pense pas qu’il faille en faire une spécialité à long terme.
Je vois autour de moi des particuliers qui ne trouvent pas d’architecte pour des tous petits projets le nécessitant. A Bordeaux, dans le centre ville, sans architecte, il n’est pas envisageable d’obtenir un permis de construire. Ces particuliers vont voir les architectes uns par uns, et ne trouvent pas de solution. Ou alors, à des prix déraisonnables (parfois plus d’honoraires que de travaux).
Devant ces constats de tous les jours, je ne suis pas certain, au fond de moi, que l’abrogation du seuil de 170 m2 soit une solution à la situation économique des agences d’architecture. Pour le paysage architectural, la densité des villes, je suis entièrement d’accord avec vous.

Si vous avez un document répondant à mes inquiétudes, je serais content que vous me le fassiez passer. Merci beaucoup
J.V architecte

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2 réponses à une question…

  1. Jacques Hesters dit :

    Bonsoir,
     
    Nous nous sommes bien évidemment posé ces questions, mais devant l’ampleur du désastre environnemental et urbanistique, devant l’hécatombe des petites agences et leur demande réelle de pouvoir travailler (nous avons été saisi de demandes incroyables comme « l’obligation d’architectes dans chaque copro »…etc…c’est dire le problème de survie pour certains !)…Nous sommes donc passés à l’acte.
     
    Si les architectes un peu plus âgés ne souhaitent plus réaliser de trop petits projets, les nouvellement HMONP, les salariés d’agence (architectes, comme mes collaborateurs)…etc …seront sûrement très motivés par des projets pas toujours rentables pour une agence structurée.
    L’abrogation du seuil devrait inciter tous ces architectes (non comptabilisés aujourd’hui par l’ORDRE) à s’inscrire et cela devrait (arithmétiquement) faire chuter la cotisation…enfin c’est ce que nous devrions exiger de l’ordre. Moi qui ai la chance de construire des bâtiments de taille intéressante, je dois dire que je pourrai aussi pour un peu de plaisir ou rendre service tout simplement accepter de faire une extension de 60m² si on me le proposait et si cela pouvait être une belle histoire entre un archi et son commanditaire…Aujourd’hui, malgré une petite notoriété, aucun particulier ne me sollicite !
    Je dois témoigner que j’ai eu la chance de faire de tous petits projets (non rentables c’est vrai) à une époque où bien que « lauréat des AJA », je galérais « déficitaire »….et soit je retournais gratter en agence soit je faisais ce que l’on me proposait en attendant un premier concours public gagné…qui est arrivé 6 ans après….
     
    Ma note jointe à la pétition [le seuil des 170 m2 en question] ouvre d’autres perspectives pour les architectes dans le cas de l’abrogation du seuil…il y en a surement d’autres…il y aura aussi certains inconvénients comme les signatures de complaisance (cela est-il plus inacceptable que la situation actuelle ?)
    En espérant vous avoir donné au moins envie  de signer cette pétition pour ceux qui nous l’ont demandé…
    Merci  pour votre petit mot en témoignage
    Cordialement,
    J. Hesters

  2. patrick partouche architecte dplg dit :

    la question des « petits projets » est interressante. C’est une contrainte différente au même titre que travailler avec des syndics de copropriété – des particuliers – des marchés publics – des industriels – des promoteurs – des bailleurs sociaux… à chaque fois il faut s’adapter aux contraintes, cahiers des charges etc… « Les petits projets » ne sont pas moins interessant que les autres. certains « gros projets » sont parfois terriblement ennuyeux et peu rentables. La question est plutôt de s’adapter aux prestations du projet. L’économie de moyen dans l’efficacité est un exercice tout aussi passionnant . bien sur ce n’est pas la même logique à l’autre extrême qu’un marché public avec toutes ses circonvolutions infernales. Ses formations nécessaires, tous les 2 ans pour apprendre à parler couramment le Code des Marchés publics… Les petits marchés ne permettent pas les egarements et les brouettes de documents, mais personne n’exige cela. Efficacité – simplicité- economie sont des mots compatible avec Proximité – Beauté – Rapidité – Valorisation – Dialogue – Spontaneité – Citoyenneté et aussi Rentabilité. La gestion des « petits projets » s’apprend au même titre qu’un avis – diagnostic ou expertise – l’utilisation de documents types, de petites entreprises ou artisans locaux etc… n’est pas désagréable. N’en déplaise aux banquiers stressés…

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