Le 15 septembre 2010 aura lieu le premier tour des élections au renouvellement de la moitié des conseillers de l’Ordre régional des Architectes d’Ile de France.
DpA, Défense profession Architectes, a décidé de présenter une liste à ces élections. Pourquoi ? Quel en est l’enjeu ?
- 30% c’est la proportion d’agences en difficulté financière au point d’être menacées de disparition.
- 330 c’est le nombre d’opérations en PPP validées récemment par la mission interministérielle d’appui à ceux-ci.
- 600 c’est le nombre d’écoles parisiennes dont l’isolation thermique pourrait faire l’objet de CPE, contrats de performance énergétique, dernier avatar des PPP.
Quel architecte, en proie avec les difficultés que chacun connaît, qui voit s’éloigner mêmes les plus petits chantiers comme l’isolation de ces lycées qui viennent d’être regroupés en lots de 16 en Alsace, 20 en région Centre pour être traités en CPE, ne s’interroge pas : que font nos instances, que fait l’Ordre ?
N’y a-t-il pas urgence, est-il possible de laisser un jour de plus l’Ordre se taire, s’adapter aux mesures qui entraînent la destruction de la profession, l’appauvrissement du cadre de vie de toute une population ?
Voilà pourquoi DpA présente une liste, pour donner une voix à ceux qui pensent qu’il n’est pas possible d’accepter l’avalanche de mesures qui accablent les architectes, que ce soit :
- le poids d’une cotisation trop lourd pour une grande partie de la profession.
- le corset payant de la formation obligatoire.
- la libéralisation des sociétés d’architecture au profit des non architectes.
- l’absence de barème qui conduit au « dumping » suicidaire entre architectes
- le seuil de 170 m2 dont le maintien étouffe une partie de la profession.
- l’amenuisement de la commande publique au profit des PPP.
- l’appauvrissement de la qualité architecturale qui en découle.
- la banalisation du titre d’architecte.
- la HMONP qui instaure de fait un numerus clausus à la sortie des écoles.
DpA défend :
- le titre d’architecte qui doit être l’apanage d’une profession réglementée adossée à un référentiel de calcul d’honoraires et la définition des missions correspondantes.
DpA réclame :
- la remise en cause du seuil des 170 m2.
- la suppression de la HMONP, ainsi que le retour au seuil maximum de 25 % de non architectes
- présents dans les sociétés d’architecture.
- la modulation de la cotisation à l’Ordre en fonction de l’activité.
- la révision des formes de désignation du président du Cnoa.
DpA revendique :
- le retour à la commande publique, ce qui implique l’abandon des procédures PPP, comme condition de la défense de l’intérêt public de l’architecture et interroge : n’est-il pas temps d’exiger un plan de sauvegarde de la profession ? Car sans architectes, il n’y aura pas d’architecture.
« Les architectes sont en colère, et pas simplement pour le Grand Paris » affirme l’un des candidats. N’y aurait-il pas besoin des architectes pour satisfaire les besoins de millions de mal logés, pour garantir l’amélioration du cadre bâti qui intéresse l’ensemble de la société française bien au-delà des intérêts corporatifs des architectes ?
DpA appelle à voter pour les candidats de sa liste « les architectes sont en colère »