DpA , c’est une association
Ce sont aussi des candidates et des candidats pour faire bouger le Conseil National de l’Ordre des Architecte.
INTERVIEWS
Valérie GARNIER
50 ans
Elle a commencé ses études à l’ENSA de Lyon, pour les terminer en Angleterre. Elle est diplômée de Manchester Metropolitan University depuis 1993. Après 7 ans passés en Jamaïque comme salariée, elle créée sa propre agence unipersonnelle en 2000.
Elle est conseillère régionale depuis 2013 puis vice-présidente depuis 2016 du CROA Languedoc-Roussillon, puis secrétaire générale adjointe depuis 2017 du nouveau CROA Occitanie.
Elle est membre de DpA depuis 2012
« J’ai adhéré à l’association DpA.
Lorsque j’ai commencé à recevoir les premiers communiqués, les points qui étaient soulevés dans ces communiqués, les revendications qui étaient présentées, notamment la disparition du seuil, et la mise en place de barèmes planchers, me semblaient une évidence pour notre profession.
En arrivant au CROA LR, j’ai pu appréhender, avec beaucoup plus de lisibilité, l’ampleur des difficultés auxquelles notre profession était confrontée. Et comprendre, avec plus de nuances, le rôle de notre institution, et son impérative nécessité quant à la protection de notre titre, et au combat à mener pour que chaque architecte en exercice puisse vivre décemment de son travail.
Je suis plus que jamais convaincue que les thèmes fondamentaux portés par DpA sont essentiels et que, pour pouvoir avoir un écho à l’échelle des autres institutions et de l’Etat, cette vision politique doit être défendue et portée par le Conseil National.
Concrètement, à l’échelle européenne, l’Allemagne nous prouve que la mise en place de barèmes est possible; la généralisation d’OAB et des critères de prix dans les MAPA nous prouvent que cette mise en place des barèmes planchers est devenue indispensable.
Concernant le seuil, la loi LCAP nous a récemment laissé entrevoir qu’avec une vraie volonté politique, et une mobilisation forte, les limites peuvent être repoussées: seuil à 150m² et, surtout, recours obligatoire à l’architecte lors de l’élaboration du PAPE pour les permis d’aménager supérieurs à 2500 m².
Les autres sujets sur lesquels je souhaite que nous puissions mettre en place des actions et mener un travail de réflexion concernent : « la maîtrise d’œuvre en interne » des collectivités locales, le plus souvent au mépris de la loi MOP et cela même au sein de grandes métropoles, la mise en place d’un groupe représentant les intérêts du Conseil de l’Ordre National des Architectes à l’Assemblée Nationale. »
Olivier de CERTEAU
72 ans
Il a connu l’ENSBA située quai Malaquais avant sa dissolution, et fait partie de l’atelier de Jean Bossu, élève de Le Corbusier.
Il est diplômé depuis 1973 de l’ENSA de Paris La Villette et inscrit au tableau depuis 1981.
Il a exercé en libéral puis est devenu gérant de la SARL ODC architectes depuis 2007.
Il fait également partie du comité de rédaction de la revue « Construire ».
Il a été conseiller régional du CROA Ile-de-France de 2010 à 2017.
Il est membre de DpA depuis 2010.
« Je me présente au sein d’une liste marquée par une grande diversité, que ce soit du point de vue intergénérationnel que du point de vue des Régions, une liste qui entend aborder et traiter les problèmes qui intéressent les architectes d’un point de vue différent de celui des autres listes, et c’est sur cet aspect que je voudrais insister. Au cours de cette campagne, des questions récurrentes nous ont été posées par les CROAs qui nous ont reçus. Avec un point commun, d’être abordées de façon qui me semble très technique, comme les relations entre le Conseil National et les Régions. Evidemment, la démocratie doit régner et la conférence des régions n’est pas une chambre d’enregistrement et a un rôle à jouer, mais le point d’achoppement fondamental n’est-il pas celui de l’orientation générale de l’action que veut se fixer l’Ordre dans sa globalité, Conseil National et représentants des Régions ensemble ? De même pour les Maisons de l’Architecture : que veut-on y faire, d’abord pour les architectes puis pour le public. C’est un débat.
Mais prenons les grands sujets de société, et en premier lieu celui qui occupe l’actualité aujourd’hui : le projet de loi pour le logement. On nous demande « quelles actions pour que le nombre de mises en construction de logements sociaux ne baisse pas ? ». Un Maître d’Ouvrage institutionnel organise ces jours-ci une réunion d’information largement ouverte sur les conséquences désastreuses de l’application de l’article 52 du projet de loi, s’il était voté. Dès l’annonce de la baisse des APL et de la compensation gigantesque demandée aux bailleurs sociaux, l’USH (Union Sociale de l’Habitat), avec le mouvement HLM, soutenu par nombre d’institutions et associations, est descendu dans la rue. Je pense que DpA va participer à ce mouvement. Pourquoi ? Parce que je pense que, si on veut que les mises en construction de logements sociaux ne baissent pas, cela ne dépend pas des architectes mais de la capacité de la mobilisation générale du mouvement HLM à faire sauter le verrou de l’article 52. Voilà pourquoi les architectes doivent être aux côtés des bailleurs sociaux dans cette lutte.
MAPA : « Malgré l’usage de plusieurs critères, cette procédure entraîne les architectes dans une course aux honoraires les plus bas. Comment envisagez-vous d’aborder cette problématique ? » Certes des mesures immédiates doivent être prises, qui avaient été réclamées par Jacques CABANIEU, le père de la loi MOP : il s’agit de la remise de prestations rémunérées, orientant le choix sur un projet, une idée, à l’exclusion des honoraires. Mais, globalement, doit-on continuer à s’abreuver de discours moralisateurs sur la nécessité de convaincre les Maîtres d’Ouvrages de ne pas céder à la tentation du prix bas… quand on sait que ces Maîtres d’Ouvrages n’ont pas le choix… Pourquoi ne pas revenir au système simple dont tout le monde, y compris le gouvernement, s’est satisfait pendant dix ans : le barème « indicatif » de la MIQCP qui n’était pas si indicatif que ça et s’appliquait très bien.
Marché du particulier : « Les contrats rédigés par l’Ordre ne sont pas toujours adaptés aux petites opérations. Quels outils souhaitez-vous donner aux architectes pour développer ce marché ? » Certes, il y a sûrement quelque chose à négocier avec la MAF au sujet du contrat AMI (Assurance Maison Individuelle). Des incitations fiscales à recourir à un architecte ne sont pas à négliger. Cependant, la seule véritable solution ne réside-t-elle pas dans l’abaissement du seuil que toute la profession réclame depuis des lustres ?
Le rôle de représentant des Architectes auprès des pouvoirs publics confère à l’Ordre une responsabilité particulière. Est-il une simple courroie de transmission des pouvoirs publics, ou doit-il apprécier les mesures imposées aux Architectes à l’aune des intérêts de la profession qui recoupent ceux de la population ? Une manifestation nationale contre la loi Logement est prévue le 9 décembre prochain : n’y a-t-il pas urgence à ce que l’Ordre mobilise la profession auprès des Maîtres d’Ouvrages publics ce jour là? C’est pourquoi, il nous paraît utile que des conseillers DpA soient élus à l’Ordre National pour faire entendre notre voix. C’est le sens de notre candidature. »