Chroniques d’architecture et Stratégie Nationale pour l’architecture

Nous sommes ravis d’annoncer que notre récente tribune a été relayée par le site Chroniques d’architecture. Dans cet article, nous exprimons notre préoccupation face à la nouvelle Stratégie Nationale pour l’Architecture 2025, dévoilée le 4 février 2025 par la ministre de la Culture, Rachida Dati.

Pour lire l’article complet et partager vos réflexions, cliquez sur le lien suivant :

DpA bien marri face au SNA de Dati

 

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STRATÉGIE NATIONALE POUR L’ARCHITECTURE 2025

« Pendant que les architectes se battent pour leur survie, l’Etat dessine des stratégies déconnectées »

La nouvelle Stratégie Nationale pour l’Architecture 2025 illustre le décalage croissant entre les ambitions affichées et les réalités du terrain. Alors que nos agences traversent une crise sans précédent, on nous propose des concepts sans moyens concrets d’action. Oui, l’architecture est « porteuse de solutions » comme le souligne Mme la Ministre,

mais il est temps pour l’Etat de passer des paroles aux actes.

STRATÉGIE NATIONALE POUR L’ARCHITECTURE:

QUELS BILANS ET QUELLES PERSPECTIVES POUR LA PROFESSION ? 

La récente annonce d’une nouvelle « Stratégie Nationale pour l’Architecture (SNA) » par la Ministre de la Culture, Rachida Dati, se heurte à l’incompréhension et au désarroi des architectes praticiens. Alors que les agences d’architecture traversent une crise sans précédent, luttant quotidiennement pour leur survie économique, cette initiative apparaît déconnectée des réalités du terrain (Voir le constat alarmant sur les revenus des architectes Archigraphie 2025

Les architectes, acteurs essentiels de la transformation de nos territoires, attendent des mesures concrètes.

Ce document largement alimenté par des propositions du CNOA, fait l’impasse sur la situation préoccupante des architectes et ne répond pas aux enjeux ni aux besoins de la profession de plus en plus marginalisée dans le processus de production de l’architecture et du cadre bâti, alors même qu’elle est de plus en plus sollicitée pour répondre aux défis et enjeux de notre société, selon les propres propos de la Ministre :

 « Face aux défis environnementaux et sociaux, l’architecture est porteuse de solutions.»

Avant de lancer une nouvelle stratégie, un bilan critique sur l’impact réel de la SNA de 2015  sur la pratique quotidienne des architectes s’impose. 

En effet, force est de constater que loin d’avoir renforcé la position des architectes dans l’acte de bâtir, celle-ci a contribué à leur fragilisation progressive à travers des mesures telles que :

  • La suppression de l’obligation de recours aux appels d’offres et aux concours pour les logements sociaux
  • Le contournement facilité de l’obligation de recours à l’architecte via les déclarations préalables
  • Une précarisation accrue des agences d’architecture

Cette absence d’évaluation critique démontre un décalage persistant entre les ambitions affichées des politiques publiques et la réalité du terrain vécue par les professionnels en charge de la production architecturale.( Batiactu 17/05/2018)

Oui l’architecture est porteuse de solutions !

Mais, l’architecture ne peut exister comme expression de la culture pour toute la société que si  l’Etat lui donne les moyens nécessaires législatifs et financiers pour remettre les architectes en première ligne de la production architecturale.

Mais à qui donc s’adresse la SNA ?

« Cette nouvelle stratégie s’adresse à l’ensemble des habitants de notre pays […] cette stratégie s’adresse aux décideurs […] elle renforcera l’action des différentes actions ministérielles » dit Mme Dati.

Vaste sujet qui explique le qui pro quo pour les architectes !

Qui sont ces décideurs à qui s’adresse la SNA, sinon les élus territoriaux, les services de l’État, les maîtres d’ouvrages, les promoteurs, les entreprises, les lotisseurs, les BET et bien d’autres encore.

Autre motif de confusion : improprement et largement utilisé, le terme « architecture »  recouvre en réalité tout ce qui concourt à la politique de la ville que ce soit l’aménagement, l’urbanisme, la réglementation, ou l’environnement. Il eut été plus juste de parler de stratégie nationale pour le cadre de vie en général, bien que ce document n’aborde ni la question du logement ni la politique foncière ni les moyens indispensables aux ambitions annoncées.

Qu’en est-il de l’architecte ?

Si l’architecture disparaît dans ce concept, l’architecte lui, est dilué dans la nouvelle famille des « professionnels de l’architecture ». 

Conséquences pour l’enseignement : les écoles devront former à la diversité des parcours, des “professionnels de l’architecture”,  et pas seulement les architectes.

Nous déplorons que l’augmentation du nombre d’étudiants ne soit pas destinée à augmenter le nombre des architectes mais celui de « professionnels de l’architecture » dont on ne cerne pas bien les qualifications ni les compétences. 

Il est aussi question de s’adapter aux nouvelles formes de la commande.

Faut-il s’adapter à de nouveaux enjeux tels que « la privatisation de la commande publique » couplée à une série de mesures réglementaires qui ont contribué à « réduire la place des architectes dans la construction » selon un article du  Le Monde du 05/02/2025 ?

Sous couvert de « territorialisation, de sensibilisation des élus et de mobilisation collective », l’État, à travers cette SNA, se décharge de sa responsabilité en matière d’architecture et de cadre de vie, et fait porter aux architectes la responsabilité de leur situation d’impuissance.

Madame la Ministre Rachida Dati, 

lorsque vous déclarez que : « l’architecture constitue une discipline autant qu’une politique publique incontournable pour faire face aux défis de notre temps ».

[…]Dans un contexte marqué par l’économie des ressources et les enjeux de résilience, la réhabilitation forme le nouveau cadre de création architecturale. La nouvelle donne est celle du « déjà là », entre rénovation et restauration. C’est un changement de perspective que l’État doit accompagner. », on vous prend au mot !

Les architectes sont prêts à relever ce défi à condition que l’État leur en donne les moyens par un engagement politique clair qui vise à les remettre au cœur de la fabrication de l’architecture, de la ville, du cadre de vie et de tous les domaines où leurs compétences et leur expertise sont nécessaires à la société,

de sorte que :

–     L’intérêt public de leur travail et le rôle central de leurs compétences soient reconnus, soutenus et renforcés par des dispositifs législatifs et financiers,

–   La profession d’architecte cesse d’être envisagée comme la variable d’ajustement financier des politiques publiques de réduction des coûts.

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Invitation Rencontres Nationales de DpA

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Communiqué : TRANSPARENCE !

DpA communiqué 22.04.2024
DpA communiqué 22.04.2024
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Communiqué commun des organisations sur le diplôme et la HMONP

20230303 - Communiqué_communVF
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Défense des ENSA, Défense de la profession d’Architecte : Un seul et même combat !

Les ENSA sont en grève pour la revalorisation des études d’architecture. Étudiants, enseignants et personnels administratifs, dénoncent le manque de moyens, la dégradation des conditions d’études, d’enseignement et de travail et demandent que le ministère de la Culture donne aux écoles les moyens d’assurer leurs missions.Les directeurs d’écoles ont appelé « à un investissement massif dans l’enseignement de l’architecture »

DpA apporte son soutien au mouvement des écoles qui concerne aussi toute la profession. Les architectes en exercice ne peuvent être absents de ce profond mouvement. Il ne s’agit pas simplement de solidarité formelle mais d’affirmer qu’il s’agit d’un seul et même combat pour la valorisation du rôle de l’architecte aujourd’hui marginalisé.

Les revendications des écoles sont légitimes. Il en est une aussi qui concerne aussi bien les écoles que la profession et plus généralement la place de l’architecte dans le processus de l’acte de bâtir, c’est la réforme du diplôme.

En juin 2022, DpA a écrit dans La feuille de DpA :

« On comprend mieux pourquoi le diplôme DEA « Diplôme d’État d’Architecte » délivré́ par les écoles, ramené́ à cinq ans comme les masters universitaires a été dépouillé́ de son contenu de maitrise d’œuvre et du droit, considéré́ comme un monopole insupportable, de signer des permis de construire…faut-il parler d’une formation complémentaire ou d’un moyen de réguler le nombre d’architectes «autorisés» sur le marché́?

S’il s’agit d’une formation complémentaire pourquoi ne pas la conforter et l’intégrer dans le cadre du cursus scolaire rallongé d’autant (ou pas) ? Un seul diplôme, un seul titre d’Architecte, cela serait plus simple…Ce serait trop cher ? Pas conforme aux directives européennes et à la réforme LMD ? Tant pis l’architecture mérite bien cet effort ! »

La réforme du diplôme et la suppression du DPLG a été une mesure imposée par l’Union Européenne qui a de fait abaissé le niveau des diplômes délivrés par les écoles devenus des masters universitaires ne donnant pas le droit de construire. »

L’absence de moyens et la dévalorisation des études d’architecture dénoncées par les écoles en grève sont ainsi directement liées à la marginalisation de la profession également dénoncée par les organisations professionnelles. Cela s’appelle adapter l’enseignement à la réalité de la profession.

L’actualité remet ces considérations à l’ordre du jour. Des discussions sont engagées au sein des organisations professionnelles pour une action commune qui rejoint naturellement les revendications des ENSA, auprès du ministère de la Culture.

Le combat des étudiants, des enseignants et des personnels administratifs des ENSA pour la revalorisation des conditions et des études d’architecture est étroitement lié à la revalorisation de la place de l’architecture et de la profession dans la société.

Des moyens, des conditions et un seul diplôme pour la défense de l’intérêt public de l’architecture !

N’est-ce pas le moment d’en débattre tous ensemble ?

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Appel à contributions

« DpA lance le projet d’un rassemblement de la profession autour de l’élaboration d’une grande plate-forme commune pour la défense et la promotion de la profession et de l’intérêt public de l’architecture ».

Télécharger la version pdf de l’appel à contribution

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Communiqué du collectif des architectes d’Occitanie et du collectif national pour la rénovation avec l’architecte

Télécharger la version pdf du communiqué

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1 RÉNOVATION 1 ARCHITECTE : Lettre au CNOA et amendements au Sénat

Ci-dessous, vous trouverez la lettre que le Collectif « UNE RÉNOVATION UN ARCHITECTE » a envoyé au nouveau Conseil National de l’Ordre des Architectes (CNOA) le 07 juin 2021.

Vous trouverez également ci-dessous le projet d’amendement que le Collectif a transmis au sénateur Alain MARC et l’amendement que ce dernier s’est proposé de faire.

Enfin, récemment le CROA de Normandie a voté en conseil le soutien à notre pétition, ce qui porte le nombre de CROA soutenant la pétition à 5.

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Élections CNOA 2021 : Présentations de Joëlle, Alexandre et Chrystelle

Chères Consœurs, Chers Confrères, 

Le 18 mai se sont ouvertes les élections visant au renouvellement de la moitié du Conseil National de l’Ordre des architectes.
Sont amenés à voter les 296 conseillers régionaux.
Peuvent se porter candidats les actuels ou anciens conseillers ordinaux sous certaines conditions. 

Le CNOA est le représentant de l’ensemble de la profession, des quelques 30 000 architectes, auprès du gouvernement et de ses ministères, il est son interlocuteur privilégié, il parle au nom de toute la profession, il parle en notre nom. 

DpA (Défense profession Architecte) qui présente une liste de 12 candidats à ces élections considère qu’il est de son devoir de rendre compte de ses engagements à l’ensemble des architectes. DpA souhaite donc tous vous informer des motivations de ses candidats en vous joignant, ici ci-dessous , la profession de foi commune qui les unit, la liste des candidats (lecture 5mn), et la présentation détaillée aujourd’hui de 3 de nos colistiers, Joëlle, Alexandre et Chrystelle. (lecture 15mn).

Nous vous informons et nous vous invitons à en débattre entre vous et avec vos conseillers ordinaux.
Aujourd’hui, plus que jamais, la profession a besoin d’un CNOA au service des CROAs, d’un CNOA représentatif de tous les architectes engagés à rendre indissociable l’architecture et la profession d’architecte pour l’intérêt public et la reconnaissance de l’expertise  de notre profession.

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Élections CNOA 2021 : Présentations de Lydie, Henry et Claire

Chères Consœurs, Chers Confrères, 

Le 18 mai s’ouvrent les élections visant au renouvellement de la moitié du Conseil National de l’Ordre des architectes.Sont amenés à voter les 296 conseillers régionaux.
Peuvent se porter candidats les actuels ou anciens conseillers ordinaux sous certaines conditions.


Le CNOA est le représentant de l’ensemble de la profession, des quelques 30 000 architectes, auprès du gouvernement et de ses ministères, il est son interlocuteur privilégié, il parle au nom de toute la profession, il parle en notre nom.


DpA (Défense profession Architecte) qui présente une liste de 12 candidats à ces élections considère qu’il est de son devoir de rendre compte de ses engagements à l’ensemble des architectes. DpA souhaite donc tous vous informer des motivations de ses candidats en vous joignant, ici en pj , la profession de foi commune qui les unit, la liste des candidats de l’équipe, et la présentation détaillée aujourd’hui de 3 de nos candidats, Lydie, Henry et Claire.

Nous vous informons et nous vous invitons à en débattre entre vous et avec vos conseillers ordinaux.Aujourd’hui, plus que jamais, la profession a besoind’un CNOAau service des CROAs, d’un CNOA représentatif de tous les architectes engagés à rendre indissociable l’architecture et la professiond’architecte pour l’intérêt public et la reconnaissance de l’expertise  de notre profession.

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Elections Conseil National : Liste DpA

Chères Consœurs, Chers Confrères,

Le 18 mai s’ouvrent les élections visant au renouvellement de la moitié du Conseil National de l’Ordre des architectes.

Sont amenés à voter les 296 conseillers régionaux.

Peuvent se porter candidats les actuels ou anciens conseillers ordinaux sous certaines conditions.

Le CNOA est le représentant de l’ensemble de la profession, des quelques 30 000 architectes, auprès du gouvernement, de ses ministères, il est son interlocuteur privilégié, il parle au nom de toute la profession, il parle en notre nom.

DpA (Défense profession Architecte) qui présente une liste de 12 candidats à ces élections considère qu’il est de son devoir de rendre compte de ses engagements à l’ensemble des architectes. DpA souhaite donc tous vous informer des motivations de ses candidats en vous joignant, ici en pj, la profession de foi commune qui les unit, la présentation de l’équipe, les motivations de chacun et leurs déclarations.

Nous vous informons et nous vous invitons à en débattre entre vous  et avec conseillers ordinaux.

Aujourd’hui, plus que jamais, la profession a besoin d’un CNOA au service des CROAs, d’un CNOA représentatif de tous les architectes, engagé à rendre indissociable l’architecture et la profession d’architecte pour l’intérêt public et la reconnaissance de l’expertise  notre profession.

DpA (archi.dpa@gmail.com)

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Pétition : Architectes et Rénovation énergétique

Signez la pétition :

« Nous demandons que toute rénovation énergétique se fasse sous la maîtrise d’œuvre d’un architecte et que sa mission soit éligible aux aides dédiées. »

DpA vous invite à signer massivement et à faire connaître la pétition adressée au premier ministre par le collectif des architectes d’Occitanie (Conseil Régional de l’Ordre des Architectes d’Occitanie, Syndicat des architectes de l’Ariège, Syndicat des architectes du Gers, UNSFA 31, Union Syndical des architectes du Languedoc-Roussillon, AROc Architectes de la rénovation en Occitanie, DpA Occitanie DéfenseprofessionArchitecte, FA81 Fédération des architectes du Tarn).

Confraternellement,
Emilie BARTOLO présidente de DpA
Conseillère CROAIF

La pétition est mise en ligne sur le site change.org.
http://chng.it/bXsxm7Jg8Y


Ci-joint le communiqué :

L’État aurait-il oublié l’existence des architectes?

Madame Emmanuelle Wargon, Ministre du logement, vient d’annoncer de manière précipitée un projet de loi sur la rénovation énergétique reprenant les conclusions du rapport Sichel, lui aussi rendu public tout récemment.

L’État semble découvrir que pour réussir des travaux de construction ou de rénovation, il faut confier l’opération à un professionnel qualifié et spécialisé. Vous le saviez déjà, tout le monde le sait. Mais pas les Pouvoirs Publics !

Le Gouvernement invente un nouvel intervenant pour« dresser des plans, proposer aux clients des artisans au meilleur rapport qualité/prix et suivre les travaux en veillant à ce que tout se passe au mieux ».

Ce métier existe déjà, depuis très longtemps …. Vous l’avez deviné : ce sont les architectes, profession réglementée, sous tutelle de l’État lui-même, comportant 30 000 professionnels répartis dans toute la France.

Puisque le Gouvernement ignore ce métier, nous écrivons une LETTRE OUVERTE au Premier Ministre pour lui rappeler notre existence.

Nous la proposons à la signature de tous les architectes, Ordres national et régionaux, syndicats et associations d’architectes.

Nous demandons que toute rénovation énergétique se fasse sous la maîtrise d’œuvre d’un architecte et que sa mission soit éligible aux aides dédiées.

……………………

Pour le faire savoir, nous avons co-écrit au premier ministre dans une lettre ouverte suivante que vous pouvez signer au lien suivant :  http://chng.it/bXsxm7Jg8Y  

Lettre au 1er ministre - Rénovation énergétique - 07/04/2021
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Félicitations à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal | Pritzker 2021

Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, lauréats du prix Pritzker 2021
© Laurent Chalet/AP 

Très chère consœur, très cher confrère,

C’est avec grand plaisir qu’au nom de Défense profession Architecte (DpA), je vous félicite chaleureusement pour le prix Pritzker 2021 qui vous a été décerné.

Vous avez apporté des solutions sensibles, raffinées et d’une grande intelligence aux exigences complexes de l’adaptation-rénovation de logements HLM construits pendant les trente années d’après-guerre, comme aussi à la réalisation de logements sociaux neufs.

Vous offrez la preuve (tangible) que de belles solutions architecturales existent et vos projets sont autant de manifestes en faveur de la réadaptation de milliers de logements HLM réalisés dans cette période et qui n’attendent que cela pour le bien-être de leurs occupants.

Votre traitement généreux des équipements de culture (que sont l’école d’architecture de Nantes et le Fond régional d’art contemporain du Nord Pas de Calais) prouve aussi tout l’apport dont notre profession peut être porteuse pour  les commandes publiques, qui malheureusement tendent à se raréfier.

Recevez, très chère consœur, très cher confrère, nos sentiments confraternels les plus chaleureux

Emilie Bartolo,
Présidente de DpA
Et conseillère au conseil régional de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France

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Interview D’A : la liste Défense profession Architecte (DpA) prend la parole

INVITATION À DÉBATTRE

Pour rappel, DpA vous invite à débattre lors d’une visioconférence le vendredi 5 mars à 19h : https://us02web.zoom.us/j/84618377371?pwd=QkJ1WG9aVFZ1OG9Sck5taU1KTERnQT09
ID de réunion : 846 1837 7371 – Code secret : 509557

Bonne lecture de l’interview ci-dessous !
L’interview originale est disponible ici : https://www.darchitectures.com/


INTERVIEW D’A (Repost)

Le second tour des élections ordinales va prendre fin le 8 mars 2021. Pour faire suite à l’entretien mené avec la liste Mouvement des Architectes publié dans le but de mobiliser l’électorat, nous donnons la parole à la liste Défense profession Architecte qui se présente également au Conseil régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France. La discussion a été menée avec Vanessa Fernandez, Marie-Jeanne Jouveau et Jean-François Parent candidats aux élections ordinales en IDF lors du second tour et avec Émilie Bartolo, actuelle représente de l’Ordre régional sur cette même liste.

D’a : Quels sont les enjeux de ces élections ordinales 2021?

Vanessa Fernandez : Il me semble que nous assistons à un changement de paradigme. La profession, sous sa forme individualiste, arrive à un certain constat d’échec après avoir été malmenée par les acteurs de la construction. Il y a une prise de conscience amenant un changement dans la profession et dans son système représentatif. Il y a beaucoup de confusion autour de l’accès à l’Ordre des architectes. Beaucoup ne se sentent pas représentés, ce qui peut expliquer la faible participation aux élections ordinales dans la région. L’institution s’adresse apparemment à une certaine catégorie de maîtres d’œuvre. La représentativité d’une pratique quotidienne, plus ordinaire mais néanmoins indispensable, n’est pas assez considérée. Elle concerne pourtant une grande partie de confrères, qui peuvent se sentir oubliés des débats. Il faut recentrer le débat sur des questions concrètes liées aux territoires. La région Île-de-France tend à oublier la condition suburbaine et le rôle des architectes dans la préservation d’un cadre de vie qualitatif, au-delà des limites de Paris. Une représentativité équitable de nos territoires doit être respectée dans les institutions et dans les discussions y prenant place. Cela ne veut pas dire qu’il faut écarter les débats nationaux, au contraire, mais aussi voir comment ils se traduisent sur le terrain, au quotidien.

Marie-Jeanne Jouveau : Nous sommes en train de perdre la maîtrise d’œuvre d’exécution, et avec elle nous allons voir disparaître les phases PRO/DCE. Nous ne serons plus capables de tenir la qualité de l’œuvre architecturale, d’autant plus que cette perte de missions s’accompagne dans de nombreux contrats d’une suppression de la propriété intellectuelle. Le plus inquiétant, c’est que cela fragilise la loi sur l’architecture de 1977. C’est dommageable, pour les architectes, pour l’intérêt général, et donc pour les maîtrises d’ouvrage également, qui ont tout à y perdre, mais qui, par méconnaissance du rôle de l’architecte, pensent qu’il est responsable de leurs problèmes.

D’a : Comment expliquez-vous cette faible mobilisation lors du premier tour des élections ordinales ?

Jean-François Parent : La mobilisation ne se réduit pas au seul moment des élections. Elle doit être quotidienne chez les architectes. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et on l’a vu hier par exemple avec la loi ELAN contre laquelle il nous a été difficile de nous mobiliser alors que nous en mesurions les effets négatifs pour tous et en particulier pour notre profession. Les élections permettent de rappeler l’importance de cet engagement collectif pour une profession qui souffre. Cependant, l’isolement – souvent produit d’une forme d’individualisme, la représentation que l’on se fait de l’architecte (chez les architectes comme dans le « grand public ») –, sont des sujets que nous devons aborder plus profondément. Ce n’est pas le cas aujourd’hui dans les instances représentatives. C’est pourquoi, nous souhaitons travailler avec l’ensemble des élus, les architectes et les jeunes en formation à un Ordre qui réponde à ces attentes et aux nouvelles exigences de notre métier dans sa diversité. Le faible engagement, 16 % de votants dans la région, qui rassemble un tiers des architectes, c’est catastrophique ! Cela doit interroger nos organisations représentatives. Une réflexion de fond doit être menée sur et avec l’Ordre comme outil institutionnel, pour mieux nous situer et nous affirmer dans la société. Comment être impliqué, comment s’engager, comment s’épanouir, si nous ne sommes pas pleinement inscrits dans notre environnement social ? C’est à l’Ordre de nous aider à dynamiser cette implication.

D’a : Y a-t-il une nécessité de re-légitimer la parole de l’Ordre ? Comment imaginez-vous l’Ordre au travers de votre liste ?

Jean François Parent : Il n’y a pas à re-légitimer une parole mais plutôt à renforcer sa légitimité. L’ensemble des organisations existantes doivent être en première ligne. Il en va de l’intérêt de la profession mais plus largement de l’intérêt collectif pour l’amélioration et la transformation du cadre bâti. La légitimation de l’action doit primer, d’où l’importance à ce que les architectes fassent corps, afin d’être au cœur des préoccupations actuelles. On peut distinguer trois niveaux dans l’action de la profession et de ses institutions : le national (voire l’international), le régional et le local, c’est-à-dire le territoire où nous travaillons et développons notre pratique quotidienne dans sa diversité. De notre point de vue, il s’agit aujourd’hui, par une vision transversale, de mieux articuler ces trois niveaux d’actions dans une double dialectique où chaque « instance » à ses prérogatives mais où le Conseil régional joue un rôle moteur de la dynamique professionnelle. Le Conseil national de l’Ordre des architectes est l’interlocuteur privilégié de l’État et il faut renforcer sa position vis-à-vis des institutions. Le Conseil régional – enjeu de ces élections et pour lequel nous nous sommes engagés dans cette campagne – peut être le lieu privilégié de cette articulation dynamique. Lieu de la réflexion, de la confrontation, de l’expérimentation en lien avec les territoires pour l’affirmation de la profession. Notre profession mute, et il faut que ceux qui nous représentent (l’Ordre mais également les syndicats) puissent se transformer et correspondre au mieux aux nouvelles problématiques émergeantes.

Émilie Bartolo : Le respect de la rémunération est également un sujet au cœur de notre action. L’amende de la haute autorité de la concurrence auprès de l’Ordre national des architectes il y a deux ans aurait été l’occasion d’ouvrir le débat au sein de la profession. Nous demandons les moyens de pouvoir faire une architecture qualitative et cela passe par un salaire décent. Un système de barème plancher permettrait de reprendre la main collectivement sur un une concurrence creusant les disparités d’honoraires. L’Ordre des architectes allemand, appuyé par le Gouvernement fédéral, a tenté de conserver son barème d’honoraire. Si la bataille a été perdue, elle a eu le mérite d’être menée et ça n’est pas le cas en France ! N’est-il pas temps d’ouvrir une large mobilisation pour une juste rémunération ? L’Ordre des architectes est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, il a le pouvoir de mettre le sujet sur la table. Il est nécessaire d’inverser la tendance et de mettre en avant les sujets que la liste DpA défend, pour cela il faut faire corps et porter nos valeurs collectivement devant nos interlocuteurs.

D’a : Allez-vous vous inscrire dans une continuité ou bien renouveler le débat au sein du conseil régional ?

Émilie Bartolo : La stratégie a toujours été la même : travailler sur les sujets, réagir lorsque c’est nécessaire. Au-delà d’une participation aux missions régaliennes, l’objectif est d’être présent à l’ensemble des réunions officielles du conseil régional de l’Ordre. Nous portons la position de DpA en essayant d’obtenir du CROAIF des infléchissements, des prises de positions publiques. Il y a également une mission de lien entre l’Ordre et les acteurs qui n’y sont pas. L’intérêt pour une association comme DpA d’être à l’Ordre, c’est d’obtenir des informations afin de pouvoir les partager aux confrères. Sur des sujets important comme la loi ELAN, ça a permis de faire le lien entre les institutions et les débats prenant place. Bien que nous ne puissions pas agir sur le processus de l’exécutif de l’Ordre, cette transmission est cruciale. C’est un moyen de faire vivre l’institution pour que les architectes se saisissent de celle-ci.

Jean François Parent : Les 16 % de votants nous montrent une défiance des architectes vis-à-vis l’Ordre, particulièrement en Île-de-France où jamais n’a été « atteinte » une participation aussi faible. Il est donc impératif de s’interroger, dans un esprit confraternel mais engagé, sur les raisons de cette situation. Situation révélatrice et à dépasser. Notre profession est déjà partiellement marginalisée dans la société mais surtout dans les lieux et aux seins des organismes où se décide, se dessine l’avenir de nos territoires, de nos villes, de nos lieux de vie. Si « continuités » il doit y avoir, c’est donc bien avec l’extérieur qu’elles sont à travailler et développer. Il semble en effet urgent d’œuvrer collectivement à la création de relations fortes avec notre environnement (au sens large) pour valoriser un métier que nous apprécions tous malgré les difficultés. Ce qui invite, de notre point de vue, à un certain nombre de ruptures « politiques » et, pour le moins, à des clarifications et changements dans la vie ordinale. Nous voulons donc être à la fois un stimulant au sein de notre institution comme pour la profession pour engager cet indispensable débat.

D’a : Quel message l’Ordre peut-il adresser aux jeunes architectes ou aux architectes diplômés d’État qui ne sentent pas concernés ?

Marie-Jeanne Jouveau : Notre formation manque de bienveillance, c’est une formation violente, qui favorise l’individualisme de notre profession. La variété de métiers auxquels nous pouvons accéder est riche et ne se limite pas à la maîtrise d’œuvre, cela doit être valorisé et encouragé pendant la formation. C’est même très important que des architectes soient présents dans toute la chaîne de l’acte de bâtir, en amont du projet, là où se prennent les décisions et où se construit la ville. Il faut au moins 10 ans pour former un architecte. Une partie de cette formation se fait à l’école, et que cette partie soit plus théorique n’est pas un problème. Une autre partie se fait en agence, et nos agences doivent accepter le rôle de formation dont notre profession a besoin. On voit beaucoup d’annonces de recrutement pour de jeunes architectes avec déjà 2 ou 3 ans d’expérience, où on leur demande d’être autonome, d’avoir fait du chantier et de maîtriser un logiciel parfaitement, ce qui n’est pas possible. Accueillir un jeune architecte dans son agence c’est accepter de le former.

Vanessa Fernandez : Le monde concurrentiel ne semble plus être un modèle auquel adhèrent les étudiants aujourd’hui. Ils comprennent que cela leur nuit fondamentalement. D’autant plus qu’ils sont persuadés que le collectif a un rôle majeur à jouer. La mentalité a évolué et est différente : l’idée que l’architecte veuille absolument apposer sa signature semble désuet. Il s’agit plutôt d’agir socialement en valorisant les savoir-faire de tous les architectes dans leur diversité.  Notre liste veut intégrer les ADE dans les débats menés dans cette instance représentative qu’est l’Ordre. Le système de doubles-diplômes hiérarchisés (ADE et HMONP) entretient cette mise à l’écart d’une partie de la profession qui ne se sent pas légitime d’être représentée, alors que nous partageons diplômes et compétences.

D’a : Quels thématiques la crise a-t-elle permis de mettre en avant dans ces revendications portées pour ces élections du CROAIF ?

Vanessa Fernandez : Il y a un parallèle entre la crise sanitaire, la crise de représentation des médecins, et notre profession. L’écart entre ceux qui participent aux institutions en prenant part aux grandes directives et ceux qui sont sur le terrain et observent des décalages entre les prises de décisions et la réalité du terrain se creuse. Il faut inverser ce schéma où l’institution dit au praticien exerçant sur le terrain comment faire. Il en va de même pour le monde de l’architecture. C’est une voix plurielle plutôt qu’un discours formaté et unique que nous promouvons. Il faut apporter des réponses à des besoins de manière constructive. La crise sanitaire a bloqué les gros chantiers, mais elle a également fait exploser les commandes privées d’extensions et de rénovations en banlieue. Les Franciliens se retrouvent à étudier et travailler à la maison à quatre avec des contraintes multiples alors que l’on manque d’espace. Les problématiques sont concrètes. Bien que ce ne soit pas le type de commandes le plus « glamour » et glorieux, c’est une demande forte qui se développe et un cadre d’exercice digne et engagé. Ouvrons la discussion sur ces types de pratiques tout comme on ferait bien d’écouter les médecins généralistes de terrain pour savoir comment traiter l’épidémie plutôt que les directives ministérielles.

Jean-François Parent : On s’est rendu compte durant cette année de « crise sanitaire » à l’échelle planétaire, de l’importance de notre profession. En effet, la crise que nous vivons aujourd’hui est avant tout le produit d’une crise beaucoup plus profonde, plus ancienne, dénoncée depuis longtemps par les architectes : celle de l’aménagement du territoire, celle d’un modèle de développement urbain, celle de nos façons d’habiter (elles-mêmes produits d’une crise systémique)… Cette situation a montré la pertinence de nos analyses, de nos façons de comprendre l’évolution de nos sociétés, de nos capacités d’appréhender et d’anticiper certaines situations inconnues pour contribuer à la résolution collective des problèmes nouveaux qu’elles posent à tous. Malheureusement, nous ne sommes pas assez audibles, écoutés… Les batailles menés depuis de nombreuses années – pour le logement, en particulier un Habitat à Loyer Modéré, pour le développement d’outils publics de production du cadre bâti, pour résoudre la crise de l’habitat à l’échelle planétaire – n’ont pas été suffisamment portées, pour le moins au plan national. Cette situation nous a amenés à accepter une certaine banalisation de nombreux de phénomènes urbains : étalement urbain, marchandisation de la production, bidonvilisation… Mais cette crise montre aussi, par contraste, notre éloignement des lieux de débats, de décisions concernant les grands enjeux sociétaux auxquels nous sommes confrontés, et pour lesquels nos analyses et propositions sont centrales. Nous revenons ainsi à la première question concernant le rôle de l’Ordre. Il est fondamental d’être dans tous les lieux où les grandes questions organisant notre vie quotidienne sont débattues. En France, notre absence de discussions est regrettable. Il faut que les architectes soient au cœur des décisions politiques au-delà même de leurs domaines de compétences. L’Ordre doit être le stimulateur de ces combats, il doit pousser les architectes à s’y engager… Et cela commence, pour nous, par le vote pour ce second tour d’élection.

Plateforme de vote en ligne – les identifiants et mots de passe ont été envoyé par mail aux architectes inscrit à l’Ordre (Objet : Election CROA 2021 – VOS CODES POUR VOTER AU 2nd TOUR) https://vote.election-europe.com/Elections-architectes/

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