DpA , c’est une association
Ce sont aussi des candidates et des candidats pour faire bouger le Conseil National de l’Ordre des Architecte.
INTERVIEWS
Stéphanie GIRARDOT
43 ans
Elle est diplômée de l’ENSA de Montpellier et architecte DPLG depuis 1999.
Elle est chargée d’opération junior en 2000 pour une SEM locale, puis architecte conseil au CAUE de La Réunion depuis 2007.
Elle est conseillère régionale du CROA La Réunion depuis 2013 et devient trésorière de 2015 à 2017 lui permettant d’être membre de la commission nationale des finances de l’Ordre.
Elle est membre de DpA depuis 2013.
« Diplômée de l’école d’Architecture de Montpellier en 1999, j’ai bénéficié, pour les deux premières années, de la présence de l’antenne de l’école de Montpellier à la Réunion. Plus sensible aux projets d’intérêts généraux et à la préservation du patrimoine, j’ai réalisé mon TPFE sur la mise en place d’une première OPAH au centre ville de Saint Denis, capitale de la Réunion.
En 2000, cet intérêt me permet de répondre à un appel à candidature de la SEM locale, et d’être retenue en tant que chargée d’opération junior en charge de l’OPAH de Saint Denis. J’ai ainsi l’opportunité de participer, pendant 6 ans, au suivi du volet d’opérations gérées au sein du service d’aménagement de la SEM, et de bénéficier de la formation professionnelle de chargée d’opération.
Mes aspirations étant cependant de me rapprocher de ma formation initiale d’architecte, je rejoins en 2007 l’équipe du CAUE de la Réunion. C’est une nouvelle époque pour le CAUE, qui étoffe ses missions de sensibilisation du grand public, en renforçant le lien direct avec la profession (réseau professionnel, formation, atelier – débat, etc.).
A titre ordinal, j’ai été élue en 2013 en me présentant, avec deux consœurs, sur la première liste DpA de la Réunion. J’ai assumé la fonction de Trésorière sur la période 2015-2017 et participé aux commissions de finance au national. Au sein du CROA, je me suis plus particulièrement positionnée sur les questions juridiques notamment en lien avec les conciliations.
Personnellement investie depuis 2 ans sur la problématique particulière de la nécessité de la présence d’un Ordre à Mayotte, je porte un regard plus critique sur le sens de ce que nous devons entreprendre en tant qu’architecte dans l’ensemble des institutions où nous représentons la profession. Quel sens par rapport à nos pratiques ? Quel sens par rapport à nos territoires ? »
Jacques HESTERS
62 ans
Il est diplômé de l’ENSA de Versailles ex UP3 et architecte DPLG depuis 1981.
Architecte libéral, il est associé dans l’agence HESTERS-OYON architectes et remporte les AJA en 1983. Enseignant « visiting » à l’ESA de 2002 à 2004.
Il est conseiller régional du CROA Ile-de-France de 2010 à 2017 et membre des commissions marchés publics et déontologie de 2013 à 2017.
Il est membre de DpA depuis 2010.
« L’Ordre, auquel j’ai participé 7 ans, assure en priorité ses missions régaliennes et promeut la diffusion de la qualité architecturale et urbaine pour l’intérêt public. Dans notre contexte sociétal en pleine évolution, je pense que l’Ordre doit aussi agir pour la défense de la profession dans son pluralisme.
Les architectes ont récemment manifesté leur défiance envers les instances ordinales par une abstention très massive aux élections régionales (plus de 80% par exemple en IdF) et il est temps de créer plus de confiance et de solidarité. Les plus jeunes d’entre nous sont motivés par de nouveaux modes d’exercices, notamment plus associatifs et participatifs, qui doivent être pratiqués dans le respect de notre déontologie, et, dans ce cadre, un chantier s’ouvre à nous pour organiser une profession plus en prise avec la société.
La situation des architectes reste problématique et les agences subissent trop souvent une commande raréfiée avec des missions partielles peu propices à la qualité architecturale. L’indépendance de l’architecte y est remise en cause, pas seulement dans le cadre des marchés globaux. Le niveau de rémunération des prestations et des missions conduit à la précarisation de la profession qu’il faut absolument endiguer.
A ce titre, le barème plancher d’honoraires (forfait ou taux horaire suivant calcul du temps passé) permettrait d’éviter les abus. L’Ordre et la Tutelle doivent inciter clairement les MOA publics à organiser des MAPA avec remise de prestations rémunérées afin que les offres soient jugées « sur compétences et sur pièces » et non plus sur le critère prix prédominant. La logique actuelle favorise le dumping des honoraires et conduit les architectes à des pratiques non déontologiques. La procédure de concours ne doit pas participer à éloigner les jeunes et les petites structures de la commande publique et les restrictions des AAPC sur références de moins de 3 ans doivent être proscrites.
Le permis d’aménager est un pas important vers des pratiques plus vertueuses par les différents corps sociaux, mais le seuil de recours à l’architecte reste une question prégnante pour l’intérêt public des paysages dans les territoires.
Je veux m’investir dans un Ordre qui permette de faciliter l’accès à la formation pour tous. L’équipement numérique des agences pour le BIM devrait pouvoir être aidé par des modes de financement adaptés et qu’il faut envisager avec les pouvoirs publics. La réintégration de la formation HMONP dans le cursus LMD réaménagé est une idée qui fait son chemin, et ce chantier, auquel je souhaite participer, s’annonce pour les instances ordinales, les ENSA et la Tutelle.
Enfin, l’Ordre lui-même est en question lorsque l’on constate qu’une grande majorité des inscrits ne participent pas aux élections en CROAS. Je veux travailler, de concert avec les conseillers nationaux et régionaux, sur une organisation plus démocratique des instances ordinales. Il faut réfléchir à des modes électifs plus adaptés au pluralisme exprimé par le vote des architectes. La question d’une cotisation plus équitable basée sur la solidarité me semble aussi d’actualité.
Si je suis élu, j’exercerai mon mandat de conseiller national avec rigueur et détermination. J’ai l’ambition de partager avec mes pairs le chantier du renouveau de notre métier et de la réforme des instances ordinales. »